A voir mardi 22-03 sur Arte "Water makes money" La facture d’eau va continuer d’augmenter alors que la qualité de l’eau distribuée va continuer à se dégrader.
Depuis 2004, le prix du mètre cube d’eau a augmenté beaucoup plus vite que l’inflation avec une augmentation moyenne de 3,3% par an contre 1,8% pour l’ensemble des biens de consommation. Or on sait que le prix de l’eau avait déjà fait des bonds extravagants : entre 1990 et 1994, le mètre cube d’eau avait subi une hausse de 50 %. Il a gagné 16 % supplémentaires entre 1995 et 2000 (Cour des comptes, 2003)
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La facture d’eau tourne en moyenne autour de 300 € par an pour 120 m3 consommés. Elle augmente alors même que les foyers diminuent leur consommation. En 2008 c’était 33 500 foyers n’ont pas pu payer leur facture d’eau..
Le mètre cube d’eau est facturé 1,5 à 2,5 fois plus cher que son coût réel (Selon le mensuel Que Choisir), avec de fortes disparités locales injustifiables de 2,89€ à 5,25€ m3.
En Bretagne, en Seine-et-Marne, dans la Manche et en Vendée, le prix du mètre cube est supérieur à 4 euros, avec une eau de qualité incertaine (nitrates en Bretagne, pesticides en Seine-et-Marne).
En 2008 sur tout l’hexagone, c’est plus de 12 milliards d’euros ont été facturés aux foyers français, un magot surtout pour les opérateurs privés.
Cela ne devrait pas s’arranger !
7 français sur 10 sont alimentés par une eau distribuée par un opérateur privé, 34% plus cher qu’une régie publique, deux géants du privé se partagent la quasi-totalité du gâteau des villes de plus de 100 000 habitants.
Les maires ont les pieds et poings liés, par exemple, Bordeaux qui est lié à son opérateur privé jusqu’en 2021, Toulouse jusqu'en 2020 et Saint-Étienne jusqu'en 2022. Les contrats qui s’étalent sur une durée 25 à 30 ans sont fréquents.
De plus, il est à noter qu’une indexation annuelle est très favorable aux distributeurs, 3% an environ.
Il est pourtant possible de préserver la ressource et faire baisser les coûts :
Le traitement de l’eau est largement privilégier alors qu’une approche préventive, plus écologique et moins coûteuse est envisageable.
La Cour des Comptes citait dans son rapport de 2010, l’exemple de la ville de Munich qui a financé le passage des exploitations proches de ses cours d’eau et nappes phréatiques à l’agriculture biologique. Le coût du programme de la ville de Munich renchérissait le prix de l’eau de 0,087 centimes/m3. Alors que le coût de dénitrification d’une eau de plus de 50 mg/l est de l’ordre de 0,23 €/m3, le coût du traitement est donc 2,5 fois plus élevé que celui de la prévention …..
Au lieu de ça, élus et distributeurs nous entraînent dans une course à la dépollution massive toujours plus coûteuse sur le plan écologique et financier, il est temps de ne plus envisager les questions de l’eau et de l’agriculture de façon séparées.
Il serait donc tout à fait rentable de subventionner le passage à une agriculture biologique plus respectueuse de nos ressources en eau, en utilisant intelligemment les marges réalisées sur nos factures d’eau. A long terme, nous profiterions d’une baisse des coûts et d’une meilleure qualité de l’eau.
En attendant .... bon film sur Arte …..