Triste constat, une ferme disparaît toutes les 20 à 25 minutes en France, et une toutes les 3 minutes en Europe ….
On estime que l’agriculture, la domestication des espèces végétales et animales remonte à plus de 8000 ans. Cette invention a changé l’histoire de notre espèce. Les premières grandes villes sont ainsi apparues avec l’amélioration des techniques agricoles, comme celles de l’irrigation il y a 6000 ans dans le bassin mésopotamien.
Aujourd’hui, l’agriculture est toujours le premier métier du monde et emploie environ 48 % de la population active mondiale. Mais dans les pays industrialisés, cette proportion est ramenée à 3 % environ.
Le vingtième siècle a été en effet le théâtre d’une révolution silencieuse, l’arrivée d’une agriculture à la productivité sans précédent, basée sur des variétés à haut potentiel de rendement, et sur la mise à profit des avancées de l’industrie chimique pour fertiliser les cultures et éliminer les ravageurs (Engrais azotés synthétiques comme les nitrates, et les pesticides).
En 60 ans, l’agriculture a gagné davantage de productivité que pendant ses 8000 ans d’histoire.
Pourtant de nos jour plus d’un milliard de personnes souffrent de malnutritions, 40 % des terres agricoles sont détériorées, les effets des pesticides et autres produits phytosanitaires se révèlent très problématiques ….
Le consommateur des pays riches peut trouver désormais une production alimentaire défiant les saisons et les distances géographiques. Fraises, tomates, mangues et ananas sont disponibles 365 jours sur 365, qu’il neige ou qu’il fasse soleil.
La consommation de viande a été multipliée par 5 en 50 ans et jamais, poulet, bœuf, cochon n’ont été disponibles en telle quantité et à si bas prix.
Mais voilà, on estime que ces habitudes alimentaires, sont responsables de 20 à 40 % des gaz à effet de serre émis par l’homme sur la planète : émis lors de la déforestation pour conquérir sans cesse de nouvelles terres, émis par les sols dont la matière organique ne cesse de diminuer, émis par la fabrication des engrais et des pesticides, tous issus des combustibles fossiles que sont le pétrole ou le gaz, et émis par le transport d’un continent à l’autre
La révolution agricole a fait naître des industries extrêmement puissantes, internationales, qui livrent engrais semences et pesticides dans le monde entier. Mais elle a finalement laissé les petits paysans au bord de la route, dans un marché mondialisé, elle les a soumis à une concurrence impossible à relever.
Sur la planète, 80 % des paysans travaillent toujours à la main, les 20 % les mieux lotis, disposent d’animaux de traie, tandis que seuls 2% des agriculteurs du monde sont mécanisés, avec tracteurs, moissonneuses batteuses et autres engins qui démultiplient leur productivité. Ainsi, l’écart de productivité entre les agriculteurs les plus pauvres et les plus riches, qui étaient d’environ un contre dix en 1950 est aujourd’hui d’un contre 2000.
Dans les pays riches comme pauvres, l’agriculture paysanne ne survit pas, elle migre et abandonne ses terres.
En Inde comme en France, l’agriculture est frappée d’un phénomène nouveau : le suicide. Les populations agricoles y connaissent les taux de suicide les plus élevés de leur pays, endettés les uns par les achats de semences et de pesticides, les autres dans des équipements toujours plus onéreux pour suivre la course de l’agriculture mondiale.
Mais une autre révolution agricole est en marche
, portée par des paysans, des citoyens et des chercheurs motivés les uns par la reconquête d’une agriculture rémunératrice et autonome,
les autres, par celle d’une agriculture en harmonie avec son environnement et avec la société. Quelque soit leur motivation, économique, sociale ou écologique, ces hommes et ces femmes se rejoignent sur un même constat : il est possible de produire autrement, sans apport systématique d’engrais ou de pesticides, dans une agriculture plus diversifiée et plus locale.
C’est une nouvelle révolution agricole, à la fois écologique et intensive qu’ils laissent entrevoir, mais leur combat est rude et les pressions qu’ils subissent énormes ….
Conclusion, c’est bien à nous tous, les consommateurs de les comprendre et les aider par nos choix …..