NAIROBI (Reuters) Vendredi 20 octobre 2006
Les hippopotames du parc national de Virunga, dans l'Est de la RDC,
pourraient avoir disparu à la fin de l'année si rien n'est fait contre les braconniers qui les ont
massacrés ces dernières années à un rythme sans précédent, a averti la Société zoologique de
Londres (ZSL).
Les experts estiment que plus de 400 bêtes ont été tuées pour leur viande et leur ivoire
ces deux dernières semaines par des braconniers, parmi lesquels les rebelles Maï Maï, dans ce
parc qui comptait jadis la plus importante concentration d'hippopotames.
A en croire une récente enquête menée par la ZSL, il y a moins de 900 hippopotames dans le
parc, alors qu'on en avait recensé 22.000 en 1988.
"Si le massacre se poursuit à ce rythme, les experts de la ZSL pensent qu'il n'y aura plus
d'hippopotames dans de nombreuses parties du parc à Noël", a annoncé la Société dans un
rapport.
Le nombre de bêtes abattues est tel que le prix du kilogramme de viande d'hippopotame est
tombé sur certains marchés à 15 centimes d'euros.
Selon la ZSL, les braconniers s'en prennent également aux éléphants et aux buffles et se
sont plusieurs fois attaqués aux gardiens du parc et à leur famille.
Le parc de Virunga, à la frontière avec le Rwanda, est le plus vieux parc national d'Afrique.
Il possédait auparavant la densité la plus élevée de grands mammifères.
Mais il a été au coeur de deux crises majeures ces dix dernières années - le génocide
rwandais de 1994 et la guerre civile congolaise de 1998-2003 - qui ont entraîné un net regain
de braconnage.