«Protect Bear» sauve des ours
Deux résidants de Sacré-Coeur et deux scientifiques de la France mettent sur pied le premier centre de réhabilitation de l'ours noir au Québec, lequel a accueilli son premier pensionnaire lundi.
Rappelons d'abord que depuis 2003, Danny Moore et Francine Bouchard exploitent une entreprise de safari visuel à l'ours noir à Sacré-Coeur. Dès l'ouverture, ils songeaient déjà à la création d'un refuge pouvant accueillir simultanément cinq oursons orphelins. Leur rencontre avec Alain et Isabelle Boyaval a été déterminante. Ce sont les agents de la faune de toute la province et parfois les citoyens qui apporteront les animaux chez «Protect Bear».
Alain et Isabelle font de la recherche sur les ours depuis huit ans et pour en apprendre plus sur cet animal, ils ont parcouru l'Est américain et tout le Canada pour recueillir des données sur les différentes espèces d'ours et leur milieu distinctif. L'an dernier, ils ont aussi visité tous les refuges accueillant des ours et dont l'objectif est de les rendre à la nature.
C'est de cette rencontre et de cette expertise qu'est né «Protect Bear» à quelques kilomètres au sud de la municipalité de Sacré-Coeur. Déjà, la plupart des infrastructures sont en place pour recueillir les oursons abandonnés ou orphelins. Plus souvent qu'autrement, les oursons se retrouvent seuls après la période de chasse, leur mère ayant été abattue. Il faut savoir que le centre de réhabilitation n'a rien à voir avec un zoo et il sera interdit au public et aux visiteurs d'approcher en tout temps les enclos de réhabilitation.
Craindre l'homme
Comme l'expliquait Alain Boyaval, les méthodes scientifiques utilisées permettront de conserver chez les oursons pensionnaires, cette crainte de l'homme essentielle à leur survie. Deux enclos sont installés sur le site. Le plus petit hébergera des animaux faibles, malades ou trop petits en attendant de pouvoir les relâcher dans le plus grand, lequel est entouré de 2 500 mètres de clôture.
Dans ce dernier, les animaux n'auront aucun contact avec l'humain puisqu'un autobus camouflé à bonne distance servira de poste préparation pour soigner et nourrir les animaux en mauvaise santé ou trop petits avant de la placer dans leur milieu naturel. En moyenne, les oursons accueillis au centre devraient y séjourner à peu près un an avant d'être retournés dans la nature.
Afin d'améliorer les connaissances sur l'ours noir, les pensionnaires relâchés porteront un collier émetteur pour au moins trois ans afin de suivre leurs déplacements et ainsi mieux comprendre leur mode de vie. Toutes les données recueillies seront transmises aux responsables de la faune du gouvernement.
L'argent
Actuellement le centre de réhabilitation vit avec des dons provenant de personnes ou d'entreprises de la France. Les quatre partenaires espèrent qu'au Québec, les compagnies et la population s'intéresseront aussi à la mission du centre et contribueront financièrement à sa survie.
Une boutique de cadeaux souvenirs est installée sur le site et tout l'argent des ventes ou les dons offerts seront consacrés entièrement à la mission du centre. Danny Moore, Francine Bouchar ainsi que Alain et Isabelle Boyaval espèrent que la générosité des Québécois permettra de maintenir l'organisme sans but lucratif en activité durant de longues années.
