Une nouvelle ordonnance publiée le 23 juin dernier, prévoit de restreindre l’utilisation d’une grande partie des néons publicitaires de la capitale, pour réduire la "pollution lumineuse" engendrée par une consommation abusive d’électricité. Une réforme soutenue par les écologistes mais décriée par les petits commerçants
Madrid sera bientôt divisée en quatre zones subissant une restriction lumineuse nocturne draconienne. Le centre historique, où brillent actuellement 120.000 panneaux publicitaires (sur plus de 200.000 dans tout Madrid), sera le plus sévèrement mis à pied. Exit les publicités, affiches, façades et bandeaux lumineux à puissance maximale 24H/24, sept jours sur sept : désormais, les panneaux des façades connaîtront des horaires restreints d’illumination, et une une réduction de leur intensité.
Ce n'est pas tout. Dorénavant, les enseignes lumineuses devront respecter une distance minimum de 50 mètres et une orientation vers le bas (25% des panneaux de Madrid perdent plus de 25% de leur luminosité dans le ciel !). L’utilisation de groupes électrogènes sera prohibée et les publicités situées sur les toits des immeubles seront restreintes à 70 m2. Enfin, les écrans lumineux qui recouvrent les façades des immeubles s’afficheront 6 mois maximum.
Une extinction des feux qui attise les discussions
Si les écologistes encouragent vivement cette mesure visant à calmer les ardeurs de "la génération électricité", la confédération des petits commerçants autonomes a d’ores et déjà annoncé qu’elle présentera un recours juridique contre cette nouvelle ordonnance. L’économie d’électricité ne leur ferait pas faire des économies, bien au contraire ! Les pharmaciens la voient aussi d’un mauvais oeil : "Nous offrons aux Madrilènes un service public", s’insurge une pharmacienne du centre ville.
D'autres grandes villes européennes, pourtant, en ont déjà fait de même. Et Madrid ne fait que suivre un mouvement général. A Londres, ainsi, il faut solliciter une autorisation auprès de la mairie pour installer un néon commercial qui ne doit pas gêner les riverains. Paris, "ville de lumière", subit une règlementation très stricte qui a baissé sa facture d’électricité de 45% en 4 ans. Rome, de son côté, interdit purement et simplement toute enseigne publicitaire dans son quartier historique. Et Amsterdam s’intéresse aux éclairages de faible intensité. A quand les panneaux publicitaires solaires ? Istanbul plonge des rues entières dans le noir. Pourvu que l’on ne se retrouve jamais dans l’obscurité totale…